Les Echiquiers

Grand corps malade a dit ( voir vidéo ci-dessous) que « les histoires d'amour c'est comme les voyages en train, Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un »

Et moi, grand cœur malade je dis que les histoires de la vie sont comme les voyages en train. Je suis là sur le quai, des gens défilent et passent dans ma vie, il y en a qui m’accompagnent plus longtemps que les autres, d’autres a qui à peine je dis bonjour qu’ils s’en vont à leur destination.

Mon collègue et meilleur ami a démissionné, il commence une nouvelle vie et aventures dans quelques semaines, dans quelques mois il se marie, le concierge de l’immeuble a pris sa famille et va immigrer dans un autre pays, mon père est décédé, vous mes compagnons et visiteurs de mon blog, on se connecte on suit les réflexions et vécus des uns et des autres et puis un jour, les trains nous prennent et on perd la connexion, et puis il y a ces prétendants qui se défilent, à peine je me dis que c’est le bon, qu’il va rester avec moi ou m’emmener dans son train qu’il prend le prochain train tout seul et me laisse sur mon quai seule….des pions qui sont dans la partie et puis qui quite sans prévenir l'échiquier, oui, perdre une Reine n'est pas comme perdre un pion, perdre un cheval n'est pas la même chose que la tour, le train vient et remballe le tout, un autre vient et en ramène de nouveaux, et moi, j'attends sur mon quai de gare...

Je suis là, dans mon petit monde à moi, et je les vois qui défilent chaque jour, des personnes qui font partie de ta vie, de ton quotidien et le lendemain deviennent du passé, commencent de nouvelles vies, avec de nouvelles personnes, de nouveaux cadres de référence et de nouvelles habitudes.

A côté, je vois d'autres personnes sur les bancs qui observent à leurs tours qui font des rencontres et puis font des adieux, qui attendent, qui ont peur d'embarquer ou qui sont pressés de partir...

Et entre nous, j’ai peur de prendre les trains, je me sens en sécurité sur mon quai, je me suis habituée à ces gens, à son « train train » quotidien, ça me sécurise… J’ai peur de prendre le train ignorant sa destination, ses wagons, ses passagers, son itinéraire, son fonctionnement…

Le jour viendra ou je bougerais forcément, où même j’irais à la destination finale, d’ici là, je continuerais à suivre leurs voyages et déplacements, je les regarderais partir, certains avec amertume, d’autre avec indifférence et d’autres même avec soulagement…prenant des trains électriques, des trains à vapeur ou des TGV, …

Des fois je me dis comment je vais faire sans eux, qui me tiendrait compagnie, qui réchaufferait mon quai, et puis ils partent mais la vie du quai continue...

Avec mon grand coeur malade, je reste, seule, sur le quai !

Et vous, vous restez sur les quais ou vous prenez les trains ? !!